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    Chapitre 4 :

    L’Enfant de l’Océan

     

     

    Sienna vérifia soigneusement que Dipsy était bien caché dans son sac. Si le petit poisson s’amusait à voleter partout sitôt entré dans la maison, Sienna aurait droit à une magnifique dispute avec ses parents, c’était sûr ! Elle allait plutôt suivre les conseils de Roxy, s’occuper de Dipsy pendant plusieurs jours, en toute discrétion, sans que ses parents ne soupçonnent quoi que ce soit. Puis, elle leur annoncerait la vérité. Elle espérait que ses parents la laisseraient ensuite garder Dipsy, après avoir vu qu’ils pouvaient cohabiter tous ensemble sans le moindre problème. Le Mini-Animal, apparemment plutôt malin malgré sa timidité, semblait avoir compris ce qu’il devait faire et ne protesta pas lorsque Sienna lui demanda de rentrer dans son sac à dos. Elle retira au passage sa paire de rollers, laissant à son nouvel ami toute la place disponible.

     

    .    Je te libère dans quelques minutes, promit-elle.

     

     Elle se tourna ensuite vers la porte et posa la main sur la poignée. A sa grande surprise, la porte était légèrement ouverte. Thomas et Sylvie étaient pourtant d’une prudence à la limite de la paranoïa. Même quand ils étaient chez eux, la porte restait verrouillée. Sienna s’était toujours dit qu’ils devaient avoir très peur des voleurs et était donc très surprise de pouvoir rentrer ainsi chez elle sans devoir utiliser ses clés.

     

    .    Maman ? appela-t-elle doucement. La porte est restée ouverte…

     

     Sienna savait que ses parents allaient faire un bond au plafond lorsqu’ils verraient sa nouvelle couleur de cheveux. Elle entra donc dans la maison sans grande motivation, déposant ses sacs de solde et ses rollers près de la porte. La nuit tombait, l’entrée était relativement sombre et Sienna n’avait obtenu aucune réponse. Elle tendit la main vers l’interrupteur, qu’elle actionna pour y voir plus clair.

     

    .    Papa ? appela-t-elle à nouveau.

    .    Cours, Sienna !!

     

     La voix perçante de sa mère fit sursauter Sienna, qui se figea sur place. Les yeux écarquillés par l’horreur et l’incompréhension, la jeune fille se retrouva incapable de bouger, tandis que toutes ses pensées quittaient peu à peu son esprit pour ne laisser la place qu’à un seul sentiment : la peur. La lumière de l’ampoule de l’entrée venait de révéler un terrible spectacle : Thomas et Sylvie se trouvaient debout l’un à côté de l’autre au pied de l’escalier, raides comme des statues, ligotés par une sorte d’épaisse fumée noire qui ne laissait voir que leurs visages paniqués. Presque malgré elle, Sienna remarqua que la corde de fumée était plus épaisse, plus dense au fur et à mesure que l’on se rapprochait des têtes de Thomas et Sylvie. Juste au-dessus d’eux se tenait même un petit nuage de fumée grise et Sienna crut y voir un visage, mais sans doute n’était-ce qu’une hallucination provoquée par sa peur.

     

    .    Enfuis-toi !! Ne reste pas là !! hurla Thomas.

     

     Sans réfléchir davantage, Sienna obéit et sortit de la maison en courant. Elle sauta d’un bon les marches du perron et courut au hasard dans les rues de son quartier. Elle n’arrivait plus à réfléchir, ne comprenait rien à ce qui se passait. Sa seule certitude était qu’elle devait trouver du secours, et vite ! Hors d’haleine, elle arriva près de chez Tina et s’accorda une seconde pour reprendre son souffle. Pourquoi sa course l’avait-elle menée ici, c’était un mystère. Sans doute parce que Tina était l’amie la plus chère de Sienna dans cette ville. Et qu’elle savait vraisemblablement utiliser la magie…

     Les yeux rivés sur le sol, une main sur son poing de côté, l’autre appuyée sur le mur d’une maison, Sienna peinait à reprendre ses esprits et plus encore à réaliser ce qu’elle était en train de faire. Inconsciemment, elle était venue jusque chez Tina chercher de l’aide, une aide magique car ce qui se passait actuellement chez elle n’avait rien de rationnel ! Mais depuis quand faisait-elle confiance à la magie pour régler ses problèmes ? Elle n’y croyait même pas réellement… Elle avait toujours réussi à se débrouiller sans magie et elle devait continuer comme ça.

     Quel genre de fille était-elle pour avoir abandonné ses parents alors qu’ils semblaient en danger ? Quelle que soit l’origine de la fumée, fuite de gaz ou autre, il y avait sans doute un moyen de s’en débarrasser. Elle devait rentrer et aider ses parents. Quelque chose allait se passer, elle en était sûre. Elle devait rentrer…

     Sienna repartit en sens inverse, au même rythme effréné. Le pauvre Dipsy, blotti au fond du sac et ballotté en tous sens au rythme de la course de sa jeune propriétaire, devait sûrement estimer qu’il était bien plus au calme au Love and Pet. Les talons des nouvelles sandales de Sienna, peu pratiques pour courir le marathon, commençaient à faire souffrir la jeune fille, qui sentait une douleur monter le long de ses chevilles. Elle ne s’arrêta pas pour autant et arriva en vue de sa maison en un rien de temps. Les alentours étaient calmes, les rues désertes, personne n’aurait pu se douter qu’un drame était sur le point de se jouer dans ce quartier.

    Sienna se retrouva vite de nouveau devant le perron. Elle n’espérait même pas avoir rêvé ce qui venait de se passer, elle savait que tout était bien réel. Et en effet, lorsqu’elle se trouva chez elle, ses parents étaient toujours retenus prisonniers par la fumée noire. Ils semblèrent plus désemparés que jamais lorsqu’ils virent que Sienna était de retour. La jeune fille, elle, nota immédiatement que le visage qu’elle avait cru voir un peu plus tôt dans la fumée était bien réel. Il ne ressemblait que vaguement à un visage d’homme. Quant à sa voix, dès que Sienna l’entendit la première fois, elle sut qu’elle n’était pas humaine.

     

    .    L’Enfant de l’Océan, susurra le visage. Donnez-la moi !

     

     C’était une voix d’outre-tombe, sourde, terrifiante, une voix à vous glacer le sang, à vous pétrifier sur place. L’Enfant de l’Océan ? Sienna ne comprenait pas ce que ce visage maudit pouvait bien vouloir mais n’avait qu’une envie : lui donner, et qu’il s’en aille. Que faire ? Sienna n’en avait aucune idée, elle ne parvenait plus à réfléchir et restait pétrifiée tandis que ses parents lui criaient de s’enfuir. Profitant de son état apeuré, le nuage de fumée se déplaça pour s’approcher de Sienna, qui ne réalisa ce qui se passait que lorsque le visage ne fut plus qu’à quelques centimètres d’elle. Elle fit alors un pas en arrière.

     

    .    N… N’approchez pas…, balbutia-t-elle.

     

     Avec un sourire démoniaque, le tourbillon de fumée maléfique s’approcha encore un peu plus. Sienna sentit son cœur s’arrêter.

     

    -          N-non !

    .    Energie du Dragon !

     

     Un souffle de flammes, brûlant comme le plus intense des incendies, propulsa la fumée contre un des murs, laissant au passage une trace de roussi sur le papier peint.

     

    .    Je vous rembourserai les travaux de réparation, ne vous en faites pas, dit une voix que Sienna connaissait.

     

     Elle se tourna vers la porte d’entrée et reconnut immédiatement la superbe femme rousse rencontrée le matin même. Sienna était de plus en plus perdue, ne comprenait pas ce qui se passait mais ce qu’elle voyait, en revanche, c’était que même si le visage avait disparu, ses parents étaient toujours prisonniers d’une épaisse masse de fumée. Moins d’une seconde après, le visage réapparut au-dessus de Thomas et Sylvie.

     

    .    L’Enfant de l’Océan ! Donnez-la moi ! ordonna-t-il à nouveau.

    .    Va en enfer ! s’écria Sylvie d’une voix forte.

     

     Il y eut alors un éclair de lumière qui aveugla tout le monde. Lorsque Sienna put de nouveau voir, la fumée et le visage avaient disparu. Mais les parents de la jeune fille n’étaient pas libres pour autant.

     

    .    Papa ! Maman ! hurla Sienna.

     

     Une irrésistible envie de pleurer prit naissance à l’intérieur de Sienna lorsqu’elle vit ses parents pétrifiés tous les deux sous ses yeux, immobilisés, figés comme des statues dans une matière grise qui ressemblait à de la pierre, leur visages marqués par la peur, peut-être pour l’éternité. Elle se précipita aussitôt vers eux, indifférente au cri de mise en garde qui retentit derrière elle. Ses parents, ses chers parents, ils étaient là, devant elle, plus froid que du marbre…

     

    .    On va les sortir de là, ne t’en fais, dit la femme, qui s’était approchée, en posant sa main sur l’épaule de Sienna.

     

     Mais celle-ci se dégagea vite.

     

    .    Ne me touchez pas !

     

     Il y eut un nouvel éclair de lumière et l’espace d’un instant, Sienna crut que la fumée était de retour. Elle jeta un regard effrayé à ses parents, puis à la femme rousse, sentit ses larmes commencer à couler le long de ses joues et sans réfléchir, s’enfuit en courant de la maison.

     

     

     Aveuglée par les larmes qui coulaient en abondance de ses yeux, Sienna courut sans s’arrêter pendant une bonne vingtaine de minutes. Ses pieds lui faisaient mal, mais la vision de ses parents figés, transformés en statues, lui était bien plus douloureuse. La nuit était complètement tombée à présent, seuls les réverbères de la ville auraient pu permettre à Sienna de se repérer, si toutefois elle avait daigné regarder où elle allait. Finalement, elle ne s’arrêta que lorsqu’elle sentit quelque chose de chaud, doux et terriblement familier sous ses pieds : le sable de la plage. Sa course l’avait tout naturellement menée vers l’un des rares endroits de Gardenia où elle se sentait en sécurité. Epuisée et presque à bout de larmes, la jeune fille se laissa tomber au sol et referma ses poings sur la sable.

     

     Sienna n’aurait pas su dire combien de temps elle était restée là, tantôt parfaitement immobile et calme et tantôt parcourue d’incontrôlables sanglots qui la faisaient trembler. Elle aurait sans doute pu rester là toute la nuit, si une voix ne l’avait pas tirée de cet état de lamentation.

     

    .    Sienna ?

     

     Les yeux rouges, des sillons sur les joues à l’endroit où ses larmes avaient coulé, Sienna se retourna. Derrière elle se trouvait la personne qu’elle avait le plus envie de voir au monde et la seule qu’elle souhaitait par-dessus tout ne pas voir alors qu’elle était dans un état aussi déplorable.

     Son interlocuteur n’attendit pas sa réponse. Le visage trahissant un sincère sentiment de soulagement, il se laissa tomber à genoux dans le sable, saisit le poignet de Sienna et amena contre lui la jeune fille en larmes.

     

    .    Heureusement qu’il ne t’est rien arrivé. Tout le monde te cherche tu sais…

     

     A l’abri dans les bras de Stefan, et en l’entendant dire que Roxy, Irissa et la femme rousse étaient à sa recherche, Sienna vit son dernier espoir d’avoir rêvé ce qui venait de se passer s’envoler complètement. Tout était donc bien réel, la fumée, le souffle de feu, ses parents pétrifiés… A bout de nerfs, Sienna se laissa aller encore un peu à pleurer dans les bras du jeune homme. Mais ses larmes finirent par se tarir, elle n’avait plus assez de force pour exprimer sa douleur. Elle était fatiguée, terriblement fatiguée. Pourtant, au milieu de tous les sentiments confus qui hantaient son esprit, Sienna réalisa soudain une chose : Stefan était en train de la serrer contre lui ! Sous le T-shirt du jeune homme, les muscles de son torse étaient parfaitement perceptibles pour la jeune fille, qui se sentit rougir en réalisant qu’elle n’avait jamais été si proche de lui. Bien sûr, elle l’avait vu torse nu un nombre incalculable de fois lorsqu’ils faisaient de la plongée ensemble mais à ce moment-là, elle n’était pas contre lui !

     Sienna attendit que la rougeur de ses joues se dissipe pour relever la tête vers Stefan. Son regard brun, habituellement rieur, semblait pour l’heure soucieux mais également soulagé d’avoir retrouvé Sienna en un seul morceau.

     

    .    Comment tu m’as retrouvée ? demanda Sienna.

    .    C’était pas dur, dit Stefan avec un sourire. Je compte pas le nombre de fois où tu as dit que la plage était ta seconde maison.

     

     Sienna eut un frémissement des lèvres qui n’était que l’ombre de son sourire habituel. Stefan avait donc retenu ça… Avait-il retenu d’autres choses ? Sienna commença à fouiller sa mémoire, à la recherche de choses qu’elle aurait pu dire et qui se révèleraient embarrassantes. Mais elle n’eut pas la force de chercher pendant longtemps. Stefan ne la quittait pas des yeux et ne l’avait pas lâchée non plus. Sienna avait l’impression qu’ils étaient seuls au monde. La voix de Stefan était posée et grave, Sienna se sentait rassurée avec lui. Mais qu’allait-il se passer maintenant ? Qu’allaient devenir ses parents ?

     

    .    C’est joli ça, j’aime bien, dit soudain Stefan.

     

     Sans qu’elle le remarque, Stefan avait pris entre ses doigts une mèche de cheveux de Sienna et s’amusait à jouer avec sous la lumière de la lune. Les joues de la jeune fille reprirent bien vite une couleur foncée et cette fois, elle ne put rien faire pour lutter contre.

     

    .    Merci…, murmura-t-elle. Mais tu sais, si je n’étais pas tombée sur Irissa aujourd’hui, je n’aurai sans doute pas cette couleur. C’est un sort révélateur qui a révélé cette couleur.

    .    Je vois, dit Stefan. Ma sœur aura au moins fait quelque chose d’utile aujourd’hui. Je te préfère comme ça personnellement.

     

     Sienna ne répondit rien. Avec tout ce qui s’était passé, elle en avait oublié sa nouvelle couleur de cheveux. A bien y réfléchir, ses parents n’avaient pas semblés surpris de la voir à rentrer à la maison avec les cheveux bleus. Mais non, c’était stupide. Thomas et Sylvie avaient d’autres préoccupations en tête à ce moment-là que la nouvelle coloration de leur fille.

     

    .    Elle te mène la vie dure, pas vrai ? demanda Stefan en libérant finalement Sienna de son étreinte.

    .    Qui ça ? Irissa ? demanda Sienna, tirée brusquement de ses pensées.

     

     Stefan approuva d’un hochement de tête.

     

    .    Oui, un peu, avoua Sienna. Elle n’est pas toujours amicale, c’est le moins qu’on puisse dire.

    .    Et quand elle ne l’est pas du tout, je suppose que c’est quand vous parlez de moi ?

     

     Sienna leva les yeux vers lui. Savait-il… qu’Irissa avait dit plus d’une fois que Sienna n’était pas assez bien pour lui ? Mais s’il savait cela, savait-il aussi que Sienna était amoureuse de lui ?! La jeune fille commença à se sentir mal à l’aise, surtout que Stefan venait de prendre un air grave et s’approchait à nouveau d’elle. Il effleura du bout des doigts la joue de la jeune fille, qui sentit son cœur s’arrêter.

     

    .    Quoiqu’elle te dise sur moi, sur ce que je peux penser ou ce que je peux mériter, ne l’écoute pas, dit-il d’un ton très sérieux.

     

     Stefan se rapprocha encore un peu plus, sa main toujours posée délicatement sur la joue de la jeune fille. Sienna était incapable de réfléchir. L’obscurité était trop grande pour qu’elle voie distinctement le jeune homme mais elle sentait sa présence et la chaleur de sa main sur sa peau. Et, si près de lui, elle voyait aussi très distinctement son regard braqué sur elle. Qu’allait-il arriver maintenant ? Stefan allait-il essayer de l’embrasser ? Probablement, son visage n’était déjà plus qu’à quelques centimètres de celui de Sienna…

     Un éclair bleuté passa alors entre les deux jeunes gens. Dipsy, balloté dans tous les sens depuis plus d’une heure, n’en pouvait plus de rester au fond du sac et en sortit brusquement. Sous l’effet de la surprise, Stefan et Sienna s’écartèrent l’un de l’autre, gênés.

     

    .    C’est nouveau, ça aussi ? interrogea Stefan en s’efforçant de rire.

    .    Euh oui, c’est Dipsy, répondit Sienna sans oser regarder Stefan. Je l’ai eu grâce à ta mère. On a eu un coup de foudre lui et moi.

    .    Je comprends, lâcha Stefan de sa douce voix.

     

     Sienna lui tourna ostensiblement le dos, incapable d’affronter son regard. Jamais elle n’avait autant aimé l’obscurité de la nuit, qui cachait habilement ses joues rouges.

     

    .    Sienna ! Stefan !

     

     D’un même mouvement, les deux jeunes gens tournèrent la tête. Irissa ! Pour une fois, Sienna était heureuse de la voir. A coup sûr, Stefan ne tenterait plus rien en présence de sa sœur. Plissant les yeux pour tenter de mieux la voir dans l’obscurité, Sienna vit la silhouette de la jeune fille s’approcher en courant.

     

    .    Enfin te voilà Sienna ! Je t’ai cherchée partout.

     

     Sienna réalisa que sa voix était marquée par le soulagement. Irissa s’était donc tant que ça inquiétée ?

     

    .    Tout va bien, elle est avec moi, dit Stefan.

     

     Sienna avait presque envie de lui demander dans quel sens elle devait comprendre cette phrase mais elle se retint. Irissa se laissa tomber à genoux dans le sable près d’elle et voulut la prendre dans ses bras. Mais elle fut violemment rejetée en arrière par une force magique accompagnée d’un éclair doré. Grimaçant, Irissa se redressa lentement en se frottant les coudes.

     

    .    Bon sang Sienna, je suis pas ton ennemie ! Désactive cette barrière, s’il te plait.

    .    Mais je croyais l’avoir fait…, balbutia Sienna.

     

     Elle avait bien dû le faire d’ailleurs, sinon comment Stefan aurait-il pu être à deux doigts de l’embrasser ? A moins que la barrière ne fonctionnait pas pour lui, déjà que Sienna ne comprenait même pas comment elle l’avait fait apparaître… Mais pourquoi la barrière fonctionnerait-elle pour Irissa et la femme rousse et pas pour Stefan ?! Encore une question à laquelle Sienna ne devrait peut-être pas tenter de répondre… Sentant ses joues rosir de nouveau, la jeune fille tenta de se concentrer sur une unique pensée : qu’Irissa ne soit pas brûlée.  Cette dernière s’approcha à tâtons et leva sa main, comme si elle tâtait du bout des doigts quelque chose d’invisible. Voyant qu’il ne se passait rien, elle prit Sienna dans ses bras.

     

    .    Heureusement qu’il ne t’est rien arrivé, soupira-t-elle, comme son frère un peu plus tôt.

    .    A moi non, mais mes parents…, marmonna Sienna, des larmes recommençant à couler sur ses joues.

     

     Sa peur était passée, elle avait le sentiment qu’il n’arriverait plus rien. Mais il s’était déjà passé tellement de choses… La fumée… Ses parents… La magie… C’était beaucoup trop ! Sienna se prit la tête dans les mains, comme si ça pouvait l’empêcher d’exploser.

     

    .    Je n’y comprends rien, je n’y comprends plus rien ! gémit-elle.

     

     Elle sentit une étreinte ferme la prendre par les épaules, puis deux bras l’entourer et Stefan la colla contre son torse. Silencieusement, le jeune homme s’était placé derrière Sienna, tandis qu’Irissa était toujours à genoux devant elle et lui prenait les mains. Entre eux deux, Sienna se sentait en sécurité.

     

    .    On va s’occuper de toi, dit Stefan.

    .    Ecoute-moi Sienna, commença Irissa. Les amies de ma mère sont avec tes parents. Ce sont les fées les plus douées qui existent, elles vont trouver une solution. Le machin de fumée ou je sais pas quoi est parti, il n’y a plus rien à craindre… Et cette nuit, tu dors à la maison, ordre de Maman.

     

     Sienna ne dit rien, elle se contentait d’écouter. Tout irait bien alors ? Elle voulait le croire en tout cas. Mais avec la magie, rien n’était moins sûr.

     

    .    Les trucs bizarres que je fais depuis tout à l’heure… La barrière et tout…

     

     Sienna inspira profondément avant de poursuivre et de poser la question qui la hantait.

     

    .    Est-ce que c’est de la magie ?

     

     Irissa échangea un regard avec son frère avant de répondre dans un souffle.

     

    .    Je crois que tu es une fée, Sienna…

     

     Sienna eut un petit rire sans joie. Elle aurait parié qu’Irissa allait dire ça mais elle réfuta cette théorie d’un signe de la tête.

     

    .    Je ne suis pas une fée, dit-elle. Je ne veux pas en être une.

     

     Elle sentit l’étreinte de Stefan se resserrer.

     

    .    On devrait rentrer, dit-il. Tu as besoin de dormir, après tout ce qui vient d’arriver. Demain tout sera plus clair.

     

     Sienna se tourna vers lui pour le regarder dans les yeux.

     

    .    Demain tout sera identique, dit-elle. Mes parents seront dans le même état et ma magie n’aura pas disparu ! Dormir ne changera rien à ça !

    .    Sienna, écoute-moi, dit calmement Stefan. Si tu es une fée, ça veut dire que tout est possible pour toi à partir de maintenant. Penses-y.

     

     Sienna était prête à protester mais elle sentit presque aussitôt les lèvres de Stefan se coller doucement sur les siennes et elle renonça à lutter. Elle était épuisée et au fond d’elle, elle voulait faire confiance à Stefan et sa sœur. Ils disaient que tout irait bien. Avec de la chance, ils avaient raison…

     

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